«Aujourd’hui nous sommes un club de Ligue 2, la Ligue doit nous intégrer» : Jérôme Ducros
Les réseaux sociaux bouillonnent et, samedi soir, dans les tribunes du Stadium à l’occasion de TFC-Amiens, les supporters ont longuement entonné des «Luzenac, Luzenac». Si le LAP a obtenu satisfaction devant les tribunaux, que va-t-il vraiment se passer maintenant ? En fait, personne ne le sait. «Il y a un vide juridique, c’est une situation qui ne s’est jamais produite» explique Jérôme Ducros, président de la SASP Luzenac AP.
Comme la 2e chambre de la cour administrative d’appel de Bordeaux a annulé le jugement du tribunal administratif de Toulouse du 16 mai 2017 et la décision de la LFP du 27 août, la situation est revenue à celle du 7 août 2014 quand la DNCG émettait un avis favorable pour l’intégration de Luzenac en Ligue 2… à condition que le conseil d’administration de la LFP valide cette décision. Ce qu’elle n’a pas fait et c’est ce qui a été annulé. «C’est clair, la justice ne peut pas imposer à la LFP de nous intégrer à la Ligue 2, poursuit le président Ducros. Mais, pour valider le pourvoi qu’elle a intenté devant le Conseil d’Etat, la LFP doit appliquer cet arrêt. C’est un cas d’école. La décision de la cour d’appel de Bordeaux est exécutoire. Nous sommes aujourd’hui un club de Ligue 2. Et la Ligue doit nous réintégrer en Ligue 2.»
«Se mettre autour de la table (…) le plus tôt possible»
Le Luzenac AP a désormais les cartes en main. «Il faut qu’ils réparent ce qu’ils ont fait. Ils nous ont écrasés.» Réparer, oui, mais comment ? «Tout le monde doit désormais tirer les conséquences de la décision de la cour d’appel de Bordeaux et se mettre autour de la table. Et le plus tôt sera le mieux. Ils ont un mois pour trouver un accord.» Et s’il n’y en a pas ? «C’est inconcevable de repartir dans des procédures. Maintenant, il faut tourner la page. La Ligue peut même en sortir par le haut.»
Une réintégration sportive ? Des indemnités financières ? L’un ou l’autre ou l’un et l’autre ? «Les deux, assène le président Ducros. De toute manière, il ne peut pas y avoir l’un sans l’autre.» Le club portugais de Gil Vicente avait été réintégré dans son championnat deux ans après une décision similaire à celle du LAP. Frédéric Carol, l’un des avocats de Luzenac, disait samedi que c’était «reparti pour un tour». Espérons juste que ça ne dure pas cinq ans de plus…
article de Lionel Lassere : La Dépêche du Midi du 3 septembre 2019